vendredi 18 juillet 2008

Du mouvement en ete

Nous y sommes, l’été japonais s installe pesamment sur Tokyo, se répand dans le pays comme une pandémie incontrôlable, dans un stupre de chaleur et d humidité monstrueux… Il est donc temps pour les plus sensés d entre nous de partir en vacances loin d ici, de s évader de ce territoire miséreux, bientôt gangrené par d invincibles et abondantes suées aussi bien exotiques que locales…

En attendant donc le salvateur jour du départ, Miyuki et moi passons nos week-end a profiter de nos amis et de la riche nature qui nous entoure. C est ainsi que samedi, après une longue journée de travail pour moi, une douce après midi de détente alcoolisée pour Miyuki, assommes par une atmosphère suffocante, nous avons organise une soirée a la maison, réunissant une quinzaine de japonais soiffards. Une longue nuit donc a boire les paroles amicales comme les idées discordantes, les rires conviviaux comme les décoctions délétères…

Au petit matin, le chant matutinal des bruants et étourneaux alentours alarmant les derniers noctambules, nous nous couchâmes a même les tatamis pour nous réveiller quelques 4 heures plus tard (environ 11h30), abrutis par les résidus de saké et par la température excessive a l extérieur comme a l intérieur de l appartement…

Un prompt nettoyage de la maison et 5 sacs poubelles et 3 litres de sueur plus tard nous pouvions pieusement recommencer a se sustenter de liquides pernicieux. La force supérieur du groupe ( même réduit ) étant un concept indéniable, la motivation nous gagnât et nous transportât quelque 1h et demie plus tard sur la plage de Zushi au sud de Tokyo. Pour vous énoncer la somptuosité du lieu sans avoir recours a de trop prolixes discours, il me suffit, je pense, de vous apprendre que l empereur possède une cyclopéenne maison de campagne juste a la pointe de la plage ou nous étions…

Peu d estivants, un idyllique soleil chaud sans être ardent, une mer flegmatique a la température idéale et aux faibles vagues hennissantes, d uniques amis absurdes au possible et une précieuse femme coruscante comme un parangon, furent pour moi les excellents éléments d une alchimie bienheureuse de fin de semaine.


Le lendemain, jour tant détesté par de nombreux travailleurs (et donc par Miyuki), j avais rendez vous, après quelques formalités a l’ambassade d Ouzbékistan, avec John, Claire et Jonathan, 3 amis français en manque de nature roborative dans ce cœur battant mais bétonné qu est Tokyo.

Nous avions donc prévu une petite sortie au sein d une nature agreste depuis quelques temps et, enfin, avions réussi a mettre d accord nos emploi du temps respectifs. Tokyo étant sur un plateau, les montagnes l entoure, comme Rome et ses septem montes. Nous avions donc décide de grimper notre Janicule a nous, le Takao-san. (« san » voulant dire « Montagne » )

L ambassade d’Ouzbékistan étant comble d agents de voyages ce jours la, je dus donc attendre quelques peu et nous mis en retard. Nous nous retrouvâmes ainsi a 14h00 a Shinjuku pour lancer notre long périple. 1h de train express plus tard et nous étions au pied du mont qui n en est pas vraiment un (699m) par cette même chaleur qui nous vidait les pores le jour précèdent. Peu de vent, des nuages menaçants, de sourdes nitescences orageuses a l horizon, ne présageait rien de bon pour le futur de notre ascension, et les japonais l ayant bien compris avait déjà fui l endroit. Nous nous retrouvâmes donc seuls, perdus parmi quelques touristes coréens hagards. Apres 15 minutes d une réflexion profonde mais aussi d une hésitation sans borne, nous choisîmes, parmi une dizaines de chemins possibles, le sentier le plus long contournant tout le Takao-san, voulant pleinement contenter notre indéfectible appétence de nature parmi tout ce débordement végétal enceignant.

Apres donc un peu moins de deux heures d une montée mettant en scène quelques petit temples éparses, des arbres a profusion, peu de panoramas et la déliquescence physique de John, nous débouchâmes, au sortir d un escalier interminable, sur un désertique sommet somme toute peu attrayant. Crevant délicatement les nuages, le noble couple que formait la pluie et l orage acclama avec retenue notre exploit et nous enjoignit de ne pas trop nous attarder. Nous partîmes donc d un pas alourdi par une fatigue insatiable et utilisèrent un chemin différent, plus direct, pour rentrer. C est ainsi que 10 minutes plus tard nous débouchions sur une fantastique concentration de temples abandonnes des visiteurs, d une splendeur et d un mysticisme indicible sous cette persistante pluie altière. L apogée de cette ésotérique apparition se fit cependant lorsqu un vénérable moine prodigua a la flore alentour les incroyables résonances d une cloche séculaire, empreignant l humide atmosphère de l imperceptible et cérémonieuse présence de déités japonaise tout en nous murmurant silencieusement leur occulte théogonie.

Une centaine de photos plus tard, nous sortions de ce mystérieux endroits, pour continuer notre descente sous un ciel désormais clair de tout nuage mais s assombrissant graduellement, magnifiant ainsi l éclat du disque blanc lunaire presque plein.

Un chemin bitumé raide comme une falaise, des anecdotes scabreuses et le noir sylvestre furent les derniers souvenirs que je gardais de cet atypique et splendide odyssée ainsi que de cet epuisant mais o combien admirable week-end…

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