samedi 25 octobre 2008

Ouzbekistan, suite. Extraits de mon carnet de voyage



2ème jour, mer d'Aral:

Depart pour l ouest ouzbek, nous allons a la recherche de la plus grande catastrophe ecologique mondiale, le site desole de la mer d'Aral, tarie et oubliee. Nous avons decide de gagner Nukus puis prevoyons ensuite de rejoindre la region d'Aral en taxi, un trajet de quelques 200 km

Une heure trente depuis le décollage de Tashkent dans cet infernal coucou. Nous volons dans de filandreux nuages sans ombre qui nous rendent le paysage plus fantomatique qu'il ne doit l être. Le sol est jonche de plaques de sel étincelantes, abandonnées ici et la par une ultime marée. Le sol vu du ciel est ocre et brun clair. Les lacs de sel sont titanesques et noient la ligne d horizon sous un nacre pernicieux. Quelques routes transpercent le désert d une rectitude machinale et infinie. Les bateaux ou habitations tant recherchées sont invisible même pour le zoom de l appareil photo. Quelques taches sombres, mystérieuses parcellent le sol désole.
Plus nous avançons et plus le sel devient indivisible du paysage gangrené. Les plaques couvrent désormais environ 70% de mon espace visuel.
Un désert de sel oublie au sein d'un désert de sable, le blanc vénéneux au coeur du beige stérile, une vision horrible d'un paysage monstrueusement inoubliable.
Nous nous écartons de cette mer fantôme, nous reprenons le cap de Nukus ou nous devrons trouver un taxi assez intéressé pour nous accompagne dans un périple désertique de 400km...

Nukus:

Nous trouvons rapidement un taxi a l aéroport. Une cinquantaine bien tassée, tout en rides profondes comme creusées au couteau, les ray-ban bien ancrées sur un nez ébène. Il nous emmène dans un petit hôtel ou un jeune réceptionniste a la peau brûlée et a l'hospitalité débordante et ambitieuse, nous offre une chambre qui n a d'incroyable que le prix.
Il parle anglais.
Un déjeuner lestement avale et nous voici sur l énorme route qui doit nous emmener jusqu'à l'objet d'un de mes rêves orientaux.
Le ciel d'un bleu sable s'accompagne d un soleil féroce qui nous corrode désagréablement. La population locale, habituée, ne s en soucis pas et vaque allègrement a ses occupations mercantiles sous 45 brûlants degrés...
La route, réplique sureelle de celle décrite dans "Kim" par Kipling, relie Nukus a Mouinaku quelques 200 km plus loin. Entre ces deux villes un vide urbain et un océan de sable. Elle n en est cependant pas moins vivante, bouillonnante, mais aussi malsaine pour tout étranger a la peau trop sensible. Les Lada recouvrent le bitume de leurs ostentatoires décennies quand nous offrons aux autochtones la vision de notre taxi bourgeois, une Nexia. Les camions russes, les Moskvitch defoncees, les motos, les vélos, les piétons, tout le monde se mélange dans un bel imbroglio et participe aux fecondes vibrations de l avenue.
Au sortir de Nukus la route est longiligne comme dans un road movie texan, infinie comme le désert qui nous entoure. Elle est néanmoins bordée d'une nature éparse, principalement composée d'arbustes verts ou fauves, et de quelques arbres porteurs d ombres salvatrices pour les âmes errantes sur cette infernal chemin suite au pannes repetees de leurs bolides soviets.
Triste ersatz de l'ancienne route de la soie, nous ne croisons que deux grandes bifurcations prête a nous conduire vers d autre destinations de rêve: Une pour le splendide Kazakstan, une pour la mysterieuse Russie.
Plus tard c est une simple et seule ligne de chemin de fer que nous rencontrons. C est d après notre chauffeur l unique ligne du pays, directe pour Tashkent quelques 2500 km plus loin.
Deux heures et demie de route a 120km/h sur une chaussée défoncée, entourée de poteaux électriques en forme de croix, de crucifix, nous avons la sinistre impression d être accompagné dans ce sibyllin odyssée par la desolation et la mort.
Nous arrivons a Mouinaku, ancien port de la mer d'Aral, a 14h30 sous un soleil dévorant. Après la courte traversée de cet irréel village quasiment abandonné, nous arrivons en bout de route au vieux port désolé qui n est désormais plus rien d autre que la fin d 'un monde.
Nous escaladons une dernière colline et la s offre a nous le terrifiant panoramique d un impossible paysage crée par l'homme... (a suivre)



















Aucun commentaire: